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Photo bannière : Xanthoria parietina (L.) Th. Fr. 1860. (La) Parmélie des murailles (Teloschistaceae)..

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dimanche 6 mars 2016

Quelques Hommes qui ont oeuvré pour la Société d'Histoire Naturelle du Jura et des Amis de la Nature.


        La Société d’Histoire Naturelle du Jura est une très ancienne association lédonienne, puisqu’elle date de 1908. Nombreux sont ses membres qui ont, peu ou prou, œuvré à la connaissance du terroir jurassien et de ce simple fait, nous ont permis de connaitre un peu mieux la diversité des espèces animales et végétales de notre département. Il nous a paru, dans le cadre de ce bulletin, intéressant de rendre hommage à certains de nos anciens qui ont, par leurs études parfois très poussées, permis :
    - de recenser certaines espèces, recensement qui aujourd’hui encore reste une base pour l’étude de l’évolution des biotopes
         - ou de faire de l’écologie avant l’heure.

        Honneur en premier, au deux créateurs :

M. MOUROT 
 Professeur à l’école normale et

 
 M. MARQUISET 
    secrétaire de l’inspection académique tous deux naturalistes passionnés de mycologie qui en février 1908 créent l’Association Mycologique Jurassienne qui deviendra le 26 janvier 1919 la Société d’Histoire Naturelle du Jura.




M. Louis LEBRUN :
        Mort à Lons le 23 mai 1922, professeur au lycée de Lons le Saunier, passionné par la préhistoire du Jura, il fut un membre actif de la SHNJ dés sa création en 1908 (secrétaire, vice président, président). Il était aussi membre de la Société d’Emulation. Il fit quelques communications, notamment la description des principaux objets trouvés dans la cité lacustre de Clairvaux (1905-1906), un catalogue de quelques monnaies trouvées à Saint Etienne de Coldres (1909 et 1917), les enceintes et défenses préhistoriques de la région de Dole (1915).

M. Narcisse Théophile PATOUILLARD:
       né à Macornay le 2 juillet 1854, mort à Paris le 30 mars 1926, ce grand mycologue de renommée mondiale fut membre d’honneur de la SHNJ et jusqu'à sa mort il publia des articles dans le bulletin annuel de la société. Il fut l’un des quinze pharmaciens fondateurs de la société mycologique de France dont il deviendra président après Quélet et Boudier. L’académie des sciences lui décerne le prix Montagne pour son ouvrage intitulé « Tabulae analyticae fongorum : Descriptions et analyses microscopiques des champignons nouveaux, rares ou critiques ». Il fut membre honoraire de la Britsh Mycological Society. Son œuvre scientifique est considérable près de 250 publications. Son herbier antérieur à 1905 a été acquit par l’université de Harward à Cambridge Massachusetts, le reste est classé dans l’herbier général du Muséum. Sa fille légua en 1968 près de trois mille planches de notes, dessins et aquarelles de grande précision à la chaire de Cryptogamie du Muséum. Un champignon connu porte son nom l’Inocybe de Patouillard (Inocybe patouillardii).
M. Léon MILLER 
(7 janvier 1865 au Blanc (Indre) – 24 janvier 1934 à Macornay)
       Artiste Peintre, botaniste, minéralogiste, photographe, spéléologue, il œuvra de longue année au sein du bureau de la SHNJ. Il publia quelques articles dans le bulletin de cette dernière notamment sur l’étude des plantes anormales et sur le polymorphisme des feuilles de lierre. Ami de Gaston BONNIER il a participé activement à l’aventure de la FLORE ce célèbre ouvrage ; il fut l’un des peintres qui ont réalisé les magnifiques planches botaniques. Localement il a exploré la grotte de Vaux sous Bornay qu’il a reproduit par le pinceau et la photographie avec l’aide de son collaborateur le capitaine LELEUX. D’après l’hommage posthume que lui a rendu en 1936 André PFLEGER (professeur au lycée de Lons le Saunier cf bulletin de la SHNJ de 1936) l’œuvre de Léon Miller n’a jamais été publié il laissa à sa mort plusieurs albums (sur le bourgeons des arbres fruitiers, sur les anomalies végétales, sur les algues d’eaux douces), plus de 500 dessins de feuilles de lierre pour montrer le polymorphisme exubérant de cette plante, une abondante réunion de dessins colorés de coupes microscopiques de tiges , feuilles, grains de pollen, poils étoilés …etc ., cinq cahiers de dessins (environ 1500 dessins) de plantes qu’il récoltait ou qu’on lui apportait, un album de dessins à la sépia de la grotte de Vaux sur Bornay. Qu’est devenue cette œuvre ?.... Les recherches auprès des archives départementales n’ont rien données. (lien : Flore Gaston Bonnier et dessins Léon Miller)

M. Auguste CHATENAY (1877- 1940) :
       Il fut secrétaire, trésorier, vice président, membre du comité technique de la SHNJ de 1919 jusqu'à sa mort. Entomologiste mais aussi botaniste, Il était membre de la Société Entomologique de France. Il contribua activement à l’étude et au recensement de la faune du Jura. A sa mort sa collection fut recueillie par la faculté catholique de Lyon qui la versa en 1993 au muséum d’Histoire Naturelle à Paris. Il publia de nombreux articles entre 1920 et 1936 dans le bulletin annuel de la SHNJ.

M. Frédéric BATAILLE (1850 – 1946) :
   Éducateur, poète, fervent républicain, il publie de nombreux ouvrages poétiques. Mais proche de la retraite dés 1905, il se passionne pour la mycologie, il fut reconnu nationalement dans cette discipline de par ses nombreuses communications. Président de la Société Mycologique de Montbélliard, vice président de la Société Mycologique de France, il fut aussi membre du comité technique et membre d’honneur de la SHNJ, il participait régulièrement aux expositions organisées par cette dernière. Un Clavaire porte son nom Ramaria bataillei.


M. Emile LACHAUSSEE (1899-1966) :
      le conservateur des eaux et forêts Lachaussée était à la fois un forestier et un botaniste. La plus grande partie de sa carrière s’est déroulée dans le Jura, à Salins, Arbois puis Lons le Saunier. Président de la SHNJ de 1946 à 1961, membre de la Société Botanique de France, membre correspondant de l’Académie d’Agriculture, il a rédigé de nombreux articles et, dans son activité professionnelle, il avait adopté la formule de son prédécesseur à l’Ecole des Eaux et Forêts de Nancy, le directeur Parade « imiter la nature et hâter son œuvre ». C’est cette observation de la nature qui lui a permis de codifier dès 1931 ce que l’on appelle le reboisement par coupe d’abri et de transformer les maigres taillis sous futaie du Premier Plateau en sapinière ou hêtraie en tenant compte de l’ensemble des facteurs édaphiques, climatiques et phytosociologiques.
Deux articles de référence sur les forêts du Jura lui sont dus :
  • les forêts du Premier Plateau du Jura (Revue des Eaux et Forêts 1942)
  • les associations forestières du Jura français (bulletin de la Société botanique de Genève 1948)

M. Pierre CHEVASSUS (1897-1984) :
         Lauréat de Normale Sup. et polytechnicien. Colonel du génie, mais attiré dès sa scolarité par l’astronomie, la botanique… Il épouse en 1933 Lucie, institutrice originaire du Grandvaux.
En retraite de l’armée en 1949, il consacre toute son activité à la botanique et il parcourt la France.
Adhérent de la Société Botanique de France en 1957, il formera des botanistes éminents, tel Michel Bidault de Besançon ou André Charpin de Genève. A Dijon où ils habitent jusqu’en 1960, il fréquente les Jardins de l’Arquebuse et ses herbiers.
Ce n’est qu’à cette date, en s’installant à Gevingey, qu’il adhère à la SHNJ, dont il devient, l’année suivante, président et cela pour 23 ans. Il multipliera les sorties botaniques et les expositions, participera aux activités de nombreuses sociétés scientifiques dans toute la France (notamment à Pontarlier, Oyonnax, Besançon…) et en Suisse.
Son herbier contient 14000 plantes de toute la France. Classée chronologiquement et pour partie selon la Flore de Fournier, chaque plante est également géo référencée, même si le terme n’existait pas à l’époque.
Auteur de nombreux articles très documentés, il a aussi écrit, avec Lucie, un livre « Fleurs du Jura » publié en 1973.
Il a participé à l’élaboration de la liste des plantes supérieures protégées sous la direction du Muséum National d’Histoire Naturelle.
       Avec son ami, le Général Leleux, il est intervenu sur la connaissance et la protection du plateau de Mancy, pelouse sèche caractéristique des plateaux calcaires jurassiens, au dessus de Lons le Saunier.

M. Henri LELEUX (1900 ?-1985) :
 polytechnicien, général de brigade (génie).
     Ce lédonien était passionné d’entomologie et principalement par les lépidoptères. Avant l’heure même de l’écologie, il recyclait les anciennes plaques photographiques en lame porte-objet, et les vieux calendriers des postes lui servaient de fond pour ses boites de rangement entièrement faites main.
Sa propriété de Bellevue, (hélas aujourd’hui largement amputée par des immeubles) route de Montaigu à Lons était un réservoir de biodiversité puisqu’il y avait introduit une multitude de plantes remarquables.
Sa collection de papillons, constituée localement depuis 1956 était d’une richesse inattendue. Deux ans furent nécessaires pour les identifier.
Il fut le « découvreur » de Mancy qui constitue, pour la faune de lépidoptères, le biotope le plus xérothermique de Franche Comté. Zone de passage d’oiseaux migrateurs, le site a pu bénéficier, pour cette raison, d’apports extérieurs d’origine méditerranéenne.
Premier président de la toute nouvelle fédération départementale de protection de la nature du Jura (ancêtre de JNE) en 1970, il a œuvré pour le maintien des espaces protégés, constitués par les anciennes grandes propriétés aux multiples « visages ». La mainmise d’un urbanisme toujours plus envahissant, prouve l’absolue nécessité de poursuivre son combat pour le maintien d’espaces naturels banals au sein des villes.
Il a également été à l’origine de la protection du plateau (ou de la côte) de Mancy et de la création du sentier de découverte qui le parcourait.
Il n’a pas publié (comme Léon MILLER son maître), estimant n’être pas assez compétent pour cela. Sous la pression du professeur Réal, il a toutefois établi « le catalogue des lépidoptères de la région lédonienne », publié par la station de Bonnevaux en 1977.
Il a participé à l’établissement du pré inventaire des sites à protéger en France notamment ceux de la côte de Mancy, de Baume les Messieurs, de Villars d’Héria, du lac d’Onoz, du lapiaz de Loulle…. Il fut aussi particulièrement actif dans le cadre du Comité de liaison pour les recherches éco faunistiques dans le Jura.


Texte H.T.

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